Movember : la moustache en novembre pour le cancer de la prostate.

C’est à cette occasion que les équipes de France 3 ont rencontré l’équipe d’urologie du CHU de Nice vendredi 25 novembre 2022, très investie depuis plusieurs années pour la sensibilisation autour du cancer de la prostate. Pr Matthieu Durand a répondu au micro de Nice Matin…

” Dépister n’est pas traiter”, c’est ainsi que Pr Matthieu Durand sensibilise au dépistage du cancer de la prostate.

Comment se faire dépister ? Qui est concerné ? Quels sont les approches thérapeutiques ? Et les traitements innovants ?

 

“Le cancer de la prostate est un sujet qui doit faire l’objet d’un échange avec son médecin traitant”

Quand on est un homme de 50 à 75 ans, en dehors d’antécédents familiaux, il est normal de poser la question à son médecin traitant ou à son urologue sur l’intérêt de se faire dépister du cancer de la prostate. Ce cancer est parmi les plus fréquents en France, et malheureusement, il est encore la 3ème cause de décès par cancer dans l’hexagone. L’une de ses particularités a bien comprendre, c’est qu’il est silencieux. Dans la plupart du temps, aucun symptômes ne trahit sa présence. C’est pourquoi, il faut parfois, réaliser un dépistage de cancer de la prostate. Ce dépistage est simple, il repose sur un dosage de PSA (prise de sang qui mesure une hormone), un examen de la prostate (toucher rectal par un médecin). Si l’un ou l’autre de ces 2 examens fait craindre la présence d’une lésion cancéreuse, alors, une imagerie par IRM et une biopsie de prostate sous échographie peuvent être réalisés en complément pour faire le diagnostic.
Aujourd’hui, grâce aux innovations diagnostiques et thérapeutiques, il y a de réelles conséquences et bénéfices pour les patients. D’abord, il faut comprendre que « dépister n’est pas traiter » ! En effet, ce n’est pas parce qu’on trouve un cancer de la prostate sur des biopsies, qu’on va traiter le patient. Il existe beaucoup de situations différentes les unes des autres. Certains cancers sont dits « indolents » (peu agressifs) et pour ceux-là, une surveillance peut être réalisée sans traitement. Ensuite, grâce à l’apport de l’IRM prostatique et du couplage avec l’échographie, il est possible d’être plus précis encore pour dépister le cancer, ce qui améliore les diagnostics dans l’intérêt du patient. Enfin, les thérapeutiques elles-aussi ont évolué avec de nouvelles innovations robotiques pour des prises en charges plus adaptées avec moins d’impact sur la qualité de vie des patients avec toujours un objectif de guérison. La guérison, justement, c’est le cas dans 75% des situations quand c’est pris en charge à temps. Il faut donc se poser la question d’un dépistage pour soit au bon moment !
Toutes ces questions seront à l’honneur de notre prochaine conférence grand public du 7 décembre 2022 prochain, de 15h30 à 17h.
RDV : Centre Universitaire Méditerranéen (CUM) – 65 promenade des Anglais à Nice

 

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Listes des intervenants
  • Pr M Durand – Chirurgien-urologue, PU-PH, Service d’Urologie, Andrologie et Transplantation Rénale, Hôpital Pasteur 2, CHU Nice & INSERM U1081 – CNRS UMR 7284 Université de Nice Côte d’Azur
  • Pr D Chevallier – Chirurgien-urologue, PU-PH, Service d’Urologie, Andrologie et Transplantation Rénale, Hôpital Pasteur 2, CHU Nice – UFR & UCA Nice
  • Dr I Bentellis – Chirurgien-urologue, Service d’Urologie du CH de Grasse & Service d’Urologie, Andrologie et Transplantation Rénale, Hôpital Pasteur 2, CHU Nice
  • Dr Y Bodokh – Chirurgien-urologue, Service d’Urologie du CH de Cannes & Service d’Urologie, Andrologie et Transplantation Rénale, Hôpital Pasteur 2, CHU Nice
  • Dr R Haider – Chirurgien-urologue, Service d’Urologie du CH de Cannes & Service d’Urologie, Andrologie et Transplantation Rénale, Hôpital Pasteur 2, CHU Nice
  • Dr B Tibi – Chirurgien-urologue, Service d’Urologie, Andrologie et Transplantation Rénale, Hôpital Pasteur 2, CHU Nice
  • Dr D Borchellini, oncologue médical, Centre Antoine Lacassagne
  • Dr C Rambaud – Gériatre, Service de gériatrie, Hôpital de Cimiez, CHU Nice
  • Dr D Ambrosetti – Anatomo-cyto-pathologiste, Service d’anatomopathologie, Hôpital Pasteur 2, CHU Nice
  • Dr M Chassang – Radiologue, Service d’imagerie médicale, Hôpital Archet 2, CHU Nice
  • Dr H Giralt – Médecin sexologue, Service d’Urologie du CH de Menton & Service d’Urologie, Andrologie et Transplantation Rénale, Hôpital Pasteur 2, CHU Nice
  • Aysha Shaikh – Attaché de recherche clinique, Hôpital Pasteur 2, CHU Nice
  • Patrick Schillo, patient témoin, Anamacap
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Programme :
Cancer de la prostate : dépister, soigner et vivre !
 
Le cancer de la prostate : décryptage en chiffres
  • Où en est-on en France ? (Épidémiologie – Inca) – Dr I Bentellis
  • Concrètement dans un centre universitaire (Focus – CHUN) – Pr M Durand
Focus pour mieux comprendre
  • Les signes du cancer de prostate – Dr R Haider
  • Différence entre adénome de prostate et cancer – Dr D Ambrosetti
Dépistage et formes de la maladie : que savoir ?
  • Qui est concerné par le dépistage ? – Dr Y. Bodokh
  • Biopsie de prostate : qu’est-ce que c’est  ? – Dr R Haider
  • L’hétérogénéité d’une même maladie : soyons précis – Dr D Ambrosetti
  • Tous les cancers de prostate se ressemblent-ils ? (Formes cliniques – progressions) – Dr D Borchellini
  • Existe-t-il des formes familiales ? – Dr B Dadone
  • Faut-il s’inquiéter après 75 ans ? – Dr C Rambaud
Innovations diagnostiques et thérapeutiques
  • Peut-on aujourd’hui voir le cancer : innovation en imagerie Dr M Chassang
  • Les traitements chirurgicaux innovants : la robotique – Pr M Durand – Dr Tibi
  • Les études en cours sur le cancer de la prostate – Mme Aysha Shaikh – ARC
Qualité de vie
  • La sexualité après cancer – Dr Giralt
  • Vivre après : témoignage patient – Patrick Schillo Anamacap
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Zoom sur le cancer de la prostate 
 
Les Cancers – généralité en France
Prévalence des cancers : 3M dont 50% d’hommes, soit, 5,4% de la pop française
Incidence : 400 000 nouveaux cas de cancer par an en France
54% chez les hommes
150 000 décès pour Kc par an
56% chez les hommes
Le Cancer de la prostate
Le plus fréquent des cancers de l’homme
3è cause de décès par cancer en France (après le cancer du poumon et le cancer colorectal).
>France
Prévalence : 400 000 cas de cancer de prostate, soit 1600 pour 100000 hab
Incidence : 50 000 nouveaux cas par an
8 000 personnes qui décèdent du cancer de prostate par an
Survie à 5 ans, 93%
>Alpes-Maritimes
Incidence cancer de prostate 998 entre 2008-2010, soit taux de 85 pour 100 000 hab
Parmi les 10 premiers départements où le cancer de la prostate est le plus important
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