La greffe ou transplantation rénale est une intervention qui consiste à remplacer le rein malade de patients souffrant d’une insuffisance rénale importante. Cette technique chirurgicale permet aujourd’hui d’améliorer l’espérance de vie et la qualité de vie des patients en leur évitant ou en diminuant les contraintes qui peuvent être associées à la dialyse.

L’une des difficultés techniques de l’intervention chirurgicale réside dans la couture entre l’artère du greffon et celle du patient, on parle d’anastomose. Elle peut être à l’origine de complications post-opératoires telles que la sténose, qui est un rétrécissement de l’artère du greffon et qui peut le mettre en péril. « La sténose est décrite dans une étude réalisée par Thomas Bessede [1] comme la complication post-opératoire la plus fréquente pour cette intervention », précise François-René Roustan.

 

Comment détecter la sténose artérielle ?

Lorsque la fonction rénale se dégrade ou qu’une hypertension artérielle inhabituelle est observée, une échographie de contrôle est réalisée au niveau du greffon. En cas de suspicion de sténose artérielle, un examen complémentaire est demandé, il s’agit de l’artériographie rénale. Bien qu’invasif, cet examen de référence, permet de déclencher s’il y a lieu la prise en charge de la complication afin qu’elle se fasse le plus rapidement possible pour limiter la souffrance du rein.

 

Quels sont les traitements de cette complication ?

« En cas de sténose artérielle du greffon, le traitement de référence est le traitement endo-vasculaire qui consiste à mettre en place un ballon de dilatation dans l’artère rénale en passant par l’artère de la cuisse (artère fémorale), on parle d’angioplastie. Elle permet la dilatation du vaisseau et peut être associée en cas d’échec à une implantation de stent (ressort) pour le maintien du vaisseau dilaté » explique Dr Matthieu Durand.

 

Peut-on prévoir la récidive de sténose ?

De 2000 à 2017, 1323 patients ont bénéficié d’une greffe rénale au sein du CHU de Nice. Parmi ces 1323 patients, 32 ont présenté une sténose de l’artère rénale qui a été prise en charge par traitement endo-vasculaire. « Parmi les 32 patients, 7 ont présentés une récidive de la sténose nécessitant la pose d’un stent. Après analyse statistique, les valeurs défavorables retrouvées dans l’échographie diagnostique pourraient être corrélées à un échec du traitement endo-vasculaire », rapporte François-René Roustan.

 

IMSRU