« Les traitements médicamenteux ne permettent pas toujours de traiter efficacement l’hypertrophie bénigne de la prostate. Certains patients présentent parfois une maladie trop gênante ou trop évoluée. Il faut alors opérer. C’est pour ce type de traitement que nous avons mis en place un protocole d’évaluation spécifique pour désonder précocement les patients après vaporisation laser de leur prostate. » précise le Dr Matthieu Durand, investigateur principal de l’étude Précoce.
DES TECHNIQUES QUI S’AMELIORENT PERMETTANT L’AMBULATOIRE
Les techniques chirurgicales ont beaucoup évolué ces dernières années permettant de délaisser progressivement la chirurgie ouverte au profit de la voie endoscopique minimale invasive.
L’adénomectomie de prostate, la forme de chirurgie ouverte, est encore pratiquée communément pour des prostates de volume important.
Les thérapies innovantes utilisent aujourd’hui des lasers de différentes longueurs d’ondes. Elles ont toute un avantage commun, celui de limiter les saignements. C’est un bénéfice en général pour les patients à double titre. Moins de fatigue, par moins de pertes sanguines. Et la capacité de prise en charge en ambulatoire, c’est-à-dire, sur la journée même.
« L’ambulatoire, c’est un mode d’hospitalisation très recherché aujourd’hui que tous les centres essaient de proposer aux patients. Cela nécessite une parfaite organisation du parcours de soins » explique Dr Frédéric Colomb, à l’origine de l’organisation du circuit des patients dans son centre.
SOULAGER LES PATIENTS DE LEUR SONDE RAPIDEMENT
« L’ambulatoire est parfois limité parce que les patients ne veulent pas rentrer à domicile avec une sonde » rapporte le Dr Matthieu Durand lors de la dernière présentation de l’étude Précoce au congrès français d’urologie en novembre dernier.
De nombreuses recherches sont faites dans le domaine pour améliorer les prises en charge. Notamment, l’étude Précoce évalue dans une dizaine d’établissement en France, la faisabilité de retirer la sonde quelques heures après la chirurgie.
« Il ne faut pas préjuger des résultats », précise le Pr Daniel Chevallier, « nous verrons ce qu’il en sera à la fin de l’étude. Pour l’heure, nous concentrons nos efforts pour permettre à ce que l’étude se fasse correctement ».
Bien d’autres prouesses techniques sont d’ailleurs engagées sur ce domaine. Il y a des progrès envisageables dans l’embolisation des artères prostatiques ou l’utilisation d’un éventuel implant intra-prostatique, récemment validé par l’HAS en 2017. Toutes ces techniques visent l’amélioration de l’efficacité thérapeutique avec l’ambition d’être le moins invasif possible pour les patients.