Les patients et les accompagnants étaient nombreux à la grande conférence publique récemment donnée au Centre Universitaire Méditerranéen (CUM) organisée par MProvence, la Ville de Nice, la Métropole avec les équipes du CHU de Nice, du CAL, des Hôpitaux publiques et privés du groupement hospitalier de territoire des Alpes-Maritimes (06).

  • Image

Le #cancer de le prostate reste un sujet d’envergure pour la santé de l’homme. “Troisième cause de décès par cancer masculin” rappelle le Professeur Matthieu Durand, chef de service d’urologie, andrologie et transplantation rénale au CHU de Nice, à l’occasion de la conférence MOVEMBER “il est important de se poser la question de l’intérêt ou non de se faire dépister quand on est un homme de 45 ou 50 ans. C’est avec le médecin traitant qu’il faut d’abord en discuter, ou à défaut avec son entourage”. Et de rajouter “tous les cancers de la prostate ne se ressemblent pas, certains sont agressifs, d’autres indolents (NDLR : peu agressifs), mais tant qu’on n’en a pas fait le diagnostic – si c’est nécessaire par dosage de PSA, toucher rectal et IRM prostatique -, alors, on ne sait pas de quoi il est peut-être question. S’interroger pour savoir si l’on doit se faire dépister reste le meilleur conseil à donner à chacun des hommes concernés.”

La ligue contre le cancer était là pour le rappeler. “C’est un cancer silencieux, insidieux qu’il faut savoir traiter ou surveiller, mais certainement pas négliger” rappelait Emmanuel Ricard, porte-parole de la Ligue contre le cancer, “même s’il n’existe pas de dépistage de masse comme pour le cancer du sein ou du colon, il importe de se poser la question de savoir si l’on doit se faire dépister. C’est particulièrement important en cas de présence de facteurs de risque de survenue tels que les antécédents familiaux, la présence d’anomalies génétiques comme la mutation BRCA2, une origine africano-caribéenne, une exposition professionnelle au chlordécone.”

Le Dr Youness Ahallal a rappelé l’importance du réseau de soins de dépistage existant sur le territoire des Alpes-Maritimes pour les patients avec une offre de soins public au rendez-vous pour tous ceux qui le souhaitent grâce à l’équipe territoriale du Professeur Matthieu Durand, coordonateur du 06, permettant pour chacun de consulter et de se faire dépister dans les centres des Hôpitaux d’Antibes, Cannes, Grasse, Menton, CAL et CHU. “Ce réseau de soins permet de répondre à toutes les attentes des patients au plus près de chez eux. C’est indispensable de se sentir entouré avec des chirurgiens, des urologues, des médecins compétents experts, à l’écoute, facilement consultable sans reste à charge pour qu’aucune barrière ne puisse exister pour ne serait-ce que poser la question pour soi, pour tous les hommes qui le souhaitent” insiste le Professeur Matthieu Durand, entouré de son équipe et notamment du Dr Flora Barthe qui rappellera les différences entre cancer de la prostate et adénome de la prostate “à ne pas confondre”, souligne-t-elle “ces deux problèmes touchant la prostate mais n’ayant pas de lien l’un sur l’autre”.

Et l’on n’explique pas assez sans doute que l’innovation est au coeur de la prise en charge du cancer de la prostate avec de très nombreux progrès. Beaucoup de traitements existent aujourd’hui rappelle le Dr Delphine Borchiellini, oncologue du Centre Antoine Lacassagne. Et le Dr Brannwel Tibi, du CHU de Nice, à l’hôpital Pasteur 2, présente toutes les innovations de la chirurgie robotique pour la prise en charge du cancer de la prostate localisé quand le Dr Médéric Barret, radiothérapeute du Centre Antoine Lacassagne, explique pas à pas les principes et les effets du traitement par radiothérapie du cancer de la prostate.

Mais peut-être le plus important de tout, conclue le Professeur Matthieu Durand, “c’est d’être bien informé, bien accompagné et en confiance avec le thérapeute, le médecin, le soignant ou le chirurgien urologue qui vous prendra en charge car la technique est une chose mais la qualité de la prise en charge reste dépendante de la relation soignant-patient au coeur de toute décision et de tout acte dans une volonté de pertinence de soins et de prise en charge adaptée pour chacun des patients”.

IMSRU