Parmi les patients atteints d’un cancer du rein, certains développeront une maladie plus évoluée avec l’apparition de métastases. Les métastases sont de petites tumeurs issues de la maladie d’origine qui vont se loger dans d’autres organes. Cette situation peut affecter le cours de la vie des patients et nécessite une prise en charge spécifique.

Des traitements adaptés peuvent être parfois nécessaires pour traiter en particulier les métastases de cancer du rein.

POURQUOI SE POSE-T-ON LA QUESTION DE LA CHIRURGIE DES METASTASES ?

« En 1939, Barney et Churchill rapportent le premier cas de guérison de cancer du rein métastatique après ablation du rein cancéreux et de la métastase. » explique le Dr Youness Ahallal.

Les traitements systémiques, c’est-à-dire ceux ayant une action sur l’ensemble du corps humain, sont habituellement ceux pour lesquels on a recours en cas de métastase. Il peut s’agir de chimiothérapie et plus particulièrement dans le cancer du rein métastasique d’inhibiteur de tyrosine-kinase, d’anti-angiogénique ou plus récemment d’immunothérapie. Ils permettent une survie plus importante pour les patients, mais peu de rémission complète s’ils ne sont pas associés à un traitement de la tumeur rénale initiale.

Aujourd’hui, avec le développement de la chirurgie mini-invasive – source de moindre morbidité – de plus en plus de patients présentant un cancer rénal métastatique peuvent en bénéficier. L’enjeu pour les patients est de leur permettre un contrôle de la maladie sans recours au traitement systémique ou au moins, en en différant son usage. « Tout dépend bien évidemment du type de métastases rénales et l’analyse exacte de chaque situation de patient est indispensable » insiste bien le Dr Youness Ahalall.

BENEFICES & RISQUES : QUEL POIDS DANS LA BALANCE ?

Une méta-analyse incluant 8 études comparatives a permis de démontrer l’intérêt de la chirurgie des métastases en termes de survie globale.

Cependant, malgré le développement important de cette chirurgie, une morbidité non négligeable est constatée. Il faut donc bien apprécier son intérêt avant de se lancer dans cette pratique comme le confirme une étude récemment publiée concernant plus de 1 100 cas de métastasectomies pour prise en charge de cancer rénaux métastatiques. On lit que 45 % des patients ont présenté une complication post-opératoire avec 25% de complications majeures ; les chirurgies les plus à risque étaient celles qui impliquaient plusieurs sites métastatiques à la fois (en particulier, la résection hépatique étant la chirurgie la plus pourvoyeuse de complications post-opératoires).

« Afin d’obtenir une balance bénéfice-risque favorable, il est donc primordial de sélectionner le bon candidat à une chirurgie des métastases » conclut le Dr Matthieu Durand. Cette sélection devra se faire au cas par cas, en fonction de l’état général du patient et de la localisation des métastases en question et d’autres facteurs, tous discutés lors de la Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP). La décision sera ensuite prise de concert avec les patients concernés.

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