La maladie lithiasique urinaire est une pathologie très fréquente.

Une personne sur dix développera au cours de sa vie un calcul dans les voies urinaires.
Actuellement dans les pays industrialisés les calculs urinaires se constituent principalement dans les reins.

S’ils ne sont pas pris en charge ils peuvent être responsables de douleurs chroniques, de crises de coliques néphrétiques, de pyélonéphrite (infection du rein) voire d’insuffisance rénale chronique par destruction progressive du tissu rénal.

« En effet, avant le début du XXe siècle les calculs urinaires étaient essentiellement situés dans la vessie mais avec les modifications des habitudes alimentaires et face à l’amélioration des conditions sanitaires et notamment celle du traitement et de la prévention des infections urinaires, les calculs sont à notre époque surtout localisés dans les reins » explique le Dr Romain Haider.

L’UROLOGUE EST AMENE A TRAITER DES CALCULS URINAIRES CHEZ DES PATIENTS DE PLUS EN PLUS AGES

Les projections démographiques en France font état d’un vieillissement de la population avec une estimation de près de 21 millions de plus de 60 ans en 2035 contre 13 millions en 2008. Cette évolution inéluctable conduit déjà à prendre en charge des calculs urinaires chez des patients de plus en plus âgés.

La complexité du traitement des calculs rénaux réside dans leur accessibilité difficile au sommet de l’arbre urinaire nécessitant de remonter les voies urinaires de l’urètre jusqu’aux cavités rénales. Cela rend la fragmentation et l’extraction des plus volumineux ou nombreux calculs parfois compliquée.

« Lorsque les calculs rénaux sont de petites tailles, moins de 2 cm, il est possible de les fragmenter en utilisant des ondes de choc extracorporelles (lithotripsie extracorporelle) ou d’aller les traiter sur place par voie endoscopique à l’aide d’un laser (néphro-urétéroscopie souple) », précise le Pr. Jean Amiel, « cependant lorsque les calculs rénaux sont volumineux, plus de 2 cm, ou trop nombreux, ces techniques perdent leur efficacité et le traitement de référence devient la fragmentation percutanée (NLPC) qui consiste à introduire dans le rein à travers la peau un endoscope permettant de fragmenter et d’enlever de plus volumineux calculs que par les voies naturelles ».

LA NLPC CHEZ LA PERSONNE AGEE, UNE EFFICACITE SIMILAIRE A CELLE RETROUVEE DANS LA POPULATION GENERALE

La NLPC apparait donc comme un traitement efficace mais aussi plus invasif que les techniques extracorporelles ou endoscopiques. Il est alors intéressant de se questionner sur les résultats de ce traitement chez les personnes âgées qui ont un état général plus fragile que la population générale de par leur âge plus avancé et le fait qu’elles présentent plus de co-morbidités (diabète, maladie cardiovasculaire, cancer…).

« Si on compare les résultats de la NLPC chez les personnes âgées et dans la population générale on retrouve la même efficacité avec aucune différence de temps opératoire, ni de durée d’hospitalisation » rapporte Romain Haider, « en termes de tolérance, la personne âgée étant plus fragile, on retrouve un taux plus important de transfusions sanguines postopératoires que dans la population générale ».

La NLPC se révèle être le traitement le plus efficace pour traiter en une seule intervention les plus volumineux calculs rénaux des personnes âgées. Le risque plus important de saignement et de transfusion postopératoire nécessite, comme pour tout traitement, une mesure minutieuse de la balance bénéfice-risque. Des études complémentaires sont nécessaires pour évaluer les alternatives thérapeutiques de la NLPC à envisager chez les personnes âgées les plus à risque.

IMSRU