En France avec près de 60 000 nouveaux cas par an, le cancer de la prostate est le plus fréquent des cancers masculin.
Il constitue la 3ème cause de décès par cancer chez l’homme avec environ 8 900 décès par an en France. L’âge en est le facteur de risque le plus important. L’évolution sans traitement du cancer de la prostate est longue et insidieuse, celui-ci restant le plus souvent silencieux pour les patients.
« Un dépistage individuel précoce à partir de 50 ans est indispensable afin d’éviter un important retard diagnostique. Il est basé sur un examen annuel de la prostate comprenant un toucher rectal et un dosage sanguin du PSA total » rappelle Romain Haider témoignant de ses travaux sur le cancer de la prostate réalisés au Centre Méditerranéen de Médecine Moléculaire (C3M) de Nice.
Afin d’améliorer ce dépistage et de le rendre plus efficace, de nombreux biomarqueurs (protéines s’exprimant de façon anormales en cas de maladie) du cancer de la prostate ont été étudiés dans le sang, les urines ou le tissu prostatique. « L’objectif est de permettre de différencier les tumeurs non agressives qui sont à faible risque d’évolution et de celles qui sont à risques de récidives ou de métastases pour au final adapter au mieux la prise en charge thérapeutique des patients » précise le Dr Matthieu Durand.
LA SIRTUINE 7 : UN NOUVEAU BIOMARQUEUR PROMETTEUR DU CANCER DE LA PROSTATE
Le service d’urologie du CHU de Nice, l’équipe INSERM U1065 du C3M avec le Dr. Frédéric Bost et le service d’anatomopathologie du CHU de Nice avec le Dr. Damien Ambrosetti se sont donc associés pour réaliser une étude sur un nouveau biomarqueur prometteur du cancer de la prostate : la sirtuine 7.
« La sirtuine 7 est une protéine d’intérêt car il a été prouvé que son expression et son activité sont augmentée dans de nombreux cancers. Mais peu d’étude se sont intéressé au rôle de cette protéine dans le cancer de la prostate » explique le Dr. Frédéric Bost, directeur de recherche au C3M. Cette étude a analysée l’expression et le rôle de la sirtuine 7 dans le tissu prostatique (analyse histologique) et dans des cultures in vitro de cellules de cancer de prostate (analyse biologique).
IL EXISTE UNE ASSOCIATION ENTRE LE TAUX DE SIRTUINE 7 ET L’AGRESSIVITE DU CANCER DE LA PROSTATE
« Ce qui est intéressant de noter c’est que nous avons retrouvé une association entre agressivité tumorale et niveau d’expression de la sirtuine 7 » rapporte Romain Haider, « et en surexprimant la sirtuine 7 dans certaines lignées cellulaires on augmente leur capacité de migration et donc théoriquement leur capacité à créer des métastases à distance ».
L’objectif final de pouvoir faire de la sirtuine 7 un biomarqueur pertinent du cancer de la prostate à utiliser dans le dépistage nécessite bien sûr d’autres études. Notamment un essai clinique pour évaluer in vivo l’intérêt pronostique de la sirtuine 7 dans l’évolution du cancer de la prostate. Des travaux complémentaires sont donc en cours pour répondre à ces questions.