Le cancer de prostate est un cancer dit « hormono-sensible » c’est-à-dire que son développement est stimulé par des hormones masculines comme la testostérone. L’hormonothérapie consiste donc à bloquer la production de ces hormones afin de ne pas alimenter le cancer. On parle vulgairement de « castration chimique ».
Pour qui ?
Une hormonothérapie peut être prescrite par un médecin dans plusieurs cas de figures dans le cadre du cancer de prostate. Tout d’abord, il s’agit d’un des traitements de référence du cancer de prostate localement avancé en association avec la radiothérapie externe. Cette association radiothérapie-hormonothérapie peut également être proposée pour une forme localisée, principalement chez les patients non éligibles à la chirurgie (lien vers prostatectomie radicale). Ensuite, l’hormonothérapie est le traitement de référence des cancers de prostate métastatiques, en association ou non avec la chimiothérapie. Au cours d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) regroupant oncologues, chirurgiens urologues, radiothérapeutes ; le traitement par hormonothérapie est validé.
Qu’est-ce que c’est et sous quelle forme ?
Il existe une large gamme de médicaments d’hormonothérapie qui peuvent être administrés par voie orale, par injection sous-cutanée, injection intramusculaire ou par un implant sous-cutané.
Les molécules utilisées sont soit des analogues de LH-RH soit des antagonistes de LH-RH. Lorsque des analogues de LH-RH sont utilisés, ils sont dans un premier temps associés à une molécule anti-androgène (voie orale) pour éviter une forte hausse transitoire de la testostérone (effet « flare-up »).
La fréquence d’administration de la molécule, le plus souvent sous forme injectable, dépend du schéma thérapeutique décidé avec le médecin et de la dose choisie. Cela peut être tous les mois, tous les 3 mois ou tous les 6 mois.
Combien de temps ?
Dans le cadre d’un cancer de prostate localisé et en association à la radiothérapie externe, cela varie entre 6 mois et 3 ans. Lorsqu’il s’agit d’un cancer de prostate localement avancé ou métastatique, la durée du traitement peut être maintenue autant que nécessaire, c’est-à-dire autant que la maladie reste contrôlée grâce à ce traitement.
En effet, certains patients vont développer une résistance à cette hormonothérapie : on parle alors de cancer de prostate « résistant à la castration ». L’efficacité de l’hormonothérapie se mesure principalement grâce au bon contrôle du PSA et à un taux de testostérone dans le sang très bas (< 50 ng/dL). Lorsqu’un cancer est dit « résistant à la castration », il est possible de passer à une hormonothérapie de 2eme génération.
Quels effets indésirables ?
Toutes les molécules d’hormonothérapie présentent des effets indésirables. La survenue et l’intensité des symptômes dépendent de chaque individu et de la molécule choisie. Les effets indésirables fréquents et communs à toutes les hormonothérapies sont :
• Majoration du risque cardio-vasculaire (principalement la 1ère année de traitement)
• Bouffées de chaleur
• Baisse de la libido
• Troubles de l’érection
• Prise de poids
• Grossissement de la poitrine (gynécomastie)
• Perte de masse osseuse (ostéoporose)