La prostatectomie radicale (ou totale) est un des traitements curatifs de référence proposé aux patients porteurs d’un cancer de prostate localisé ou localement avancé. Elle vise à retirer toute la prostate ainsi que les vésicules séminales, et est associée dans certains cas à un curage ganglionnaire.
Pour qui ?
Avant toute chose, le diagnostic de cancer de la prostate doit être confirmé par un anatomopathologiste, soit sur des biopsies de prostate dans la majorité des cas, soit sur un prélèvement de prostate d’une autre origine (ex : copeaux de résection de prostate pour une hypertrophie). La prostatectomie radicale peut alors être proposée pour les patients ayant un cancer de prostate localisé ou localement avancé et ayant une espérance de vie supérieure à 10 ans. On considère la limite d’âge à 75 ans pour cette intervention mais cela dépend de chaque individu et de son âge dit « physiologique ».
Par qui ?
L’intervention est réalisée par un chirurgien urologue dans un centre hospitalier ou en clinique. L’opération se déroule sous anesthésie générale.
Comment ?
Il existe plusieurs manières d’accéder à la prostate : par voie ouverte (ou laparotomie) ou par voie mini-invasive (ou cœlioscopie). La deuxième option peut être robot-assistée ou non, et permet des douleurs post-opératoires moindres et une sortie à domicile plus précoce.
La prostate est retirée en totalité ainsi que les vésicules séminales. La continuité entre la vessie au-dessus et l’urètre en dessous est rétablie par une suture. Une sonde vésicale est mise en place afin de faciliter la bonne cicatrisation de cette suture, pour une durée de 4 à 7 jours en moyenne.
Quelles sont les suites attendues ?
L’hospitalisation varie entre deux jours et une semaine, selon les patients et la voie d’abord choisie. Il est donc possible de rentrer à domicile avec la sonde vésicale et que cette dernière soit retirée dans un second temps.
A l’ablation de la sonde, il est très fréquent qu’il existe une incontinence urinaire (des fuites), qui sont dans la grande majorité des cas temporaire et vont disparaitre après quelques semaines ou quelques mois. Une rééducation sphinctérienne avec l’aide d’un kinésithérapeute peut être proposée avant et/ou après l’intervention pour limiter cette incontinence. Dans les rares cas où il persiste des fuites un an après l’intervention, il existe évidemment des solutions (bandelette sous-urétrale, sphincter artificiel).
La fonction sexuelle est également affectée par l’intervention. Il est fréquent d’avoir des troubles de l’érection. Cela dépend de la qualité des érections avant l’intervention et de la possibilité par le chirurgien d’avoir pu ou non conserver les bandelettes neuro-vasculaires. Différents traitements médicaux ou chirurgicaux peuvent être proposés pour améliorer ces érections. A noter que la prostatectomie totale entraine systématiquement une impossibilité d’éjaculer de manière définitive.
La pièce opératoire retirée pendant l’intervention est envoyée au laboratoire pour analyse définitive et obtenir le stade précis de la maladie. Un dosage du PSA sera demandé par le chirurgien environ 3 mois après l’intervention et l’objectif est que celui-ci soit indétectable.