Deuxième cancer urinaire après celui de la prostate, le cancer de la vessie se développe bien souvent sur les couches superficielles de la paroi vésicale. Les patients entendront souvent parler de « polypes » qui peuvent être complètement bénins, mais doivent faire l’objet d’un contrôle par un spécialiste.
QUELQUES CHIFFRES
Le cancer de la vessie est le deuxième cancer urologique le plus fréquent, on recense chaque année environ 10 700 nouveaux cas. Outre le fait que 70% des tumeurs de la vessie ne sont localisées qu’à la superficie de la paroi vésicale et sont ainsi qualifiées de peu agressives, celles-ci récidivent bien souvent, suivant un délai d’environ 12 mois.
QUI EST CONCERNE ?
Ce sont les personnes âgées de 50 ans et plus qui sont concernées par ce cancer, d’autant plus les hommes que les femmes, notamment à cause de la consommation de tabac plus élevée chez les hommes, mais qui tend à s’équilibrer de nos jours.
FACTEURS DE RISQUE
Le tabac est le principal facteur de risque associé à cette pathologie. L’exposition à des agents toxiques et chimiques dans certaines professions est également considéré comme influençant l’apparition de cette maladie.
DIAGNOSTIC
La plupart du temps, les polypes vésicaux sont découverts suite à la présence de sang dans les urines, on parle d’hématurie macroscopique. Certains symptômes peuvent inquiéter les patients tels que des irritations pendant la miction, des envies fréquentes et urgentes d’uriner, mais ces derniers ne sont pas spécifiques de la pathologie. Aussi, le cancer de la vessie peut être découvert de manière fortuite, à la réalisation d’autres examens, comme beaucoup de maladies.
Afin de poser le diagnostic définitif et par la suite de définir une stratégie thérapeutique avec son médecin, le patient devra réaliser un examen des urines (ECBU) qui permet de contrôler la présence de germe et l’hématurie. Ensuite, dès que la tumeur de vessie est suspectée (on parlera d’un polype diagnostiqué par une échographie par exemple) une cystoscopie sera réalisée au bloc opératoire pour examiner l’intérieur de la paroi vésicale, à la suite de laquelle votre chirurgien urologue réalisera une résection de cette tumeur par les voies naturelles. Cette intervention a pour but de poser le diagnostic et de confirmer le caractère cancéreux de la lésion grâce à un examen microscopique des fragments réséqués au laboratoire. L’examen permet également de déterminer l’agressivité et le degré d’infiltration tumorale et enfin, cette intervention peut être dans certains cas curative. D’autres examens seront nécessaires pour connaitre l’infiltration de la tumeur tels qu’un Scanner et/ou un PET-Scan.
TRAITEMENTS
En fonction des résultats des différents examens demandés par votre urologue, certains traitements seront possibles, selon votre profil, vos antécédents, et surtout en fonction des caractéristiques de la tumeur. La stratégie thérapeutique la plus adaptée à votre cas vous sera exposée par votre urologue, aux termes de votre consultation de suivi.
Cependant, dès lors que la présence de la tumeur superficielle est avérée avec un ECBU stérile, le chirurgien urologue réalisera une résection de cette dernière par les voies naturelles, un schéma de surveillance sera ensuite établi avec la réalisation de cystoscopies espacées tous les 3 mois, ou d’une échographie annuelle pour contrôler l’absence de récidive. Cette ablation de polypes est bien souvent couplée à des traitements complémentaires par des instillations intra-vésicales d’agents pharmacologiques (BCG ou mitomycine), ces derniers, programmés à intervalles réguliers, limitent la survenue de récidive qui sont fréquentes dans cette pathologie.
Pour les tumeurs plus profondes, dites infiltrantes, la chirurgie avec l’ablation de la vessie (cystotomie) est la technique la plus efficace. Cette chirurgie peut se réaliser avec l’assistance robotique, qui permet de réduire aujourd’hui les durées d’hospitalisation entre 8 et 12 jours, et de convalescence à 2 mois post-opératoires.
Enfin si une extension locale ou à distance (métastase) est décelée des traitements de type chimiothérapie, avec ou sans radiothérapie associé, seront proposés, c’est l’oncologue, spécialiste du domaine qui mettra en place ce traitement en parallèle avec le suivi urologique, on parle du programme personnalisé de soins (PPS). De nombreux protocoles de recherche clinique sont ouverts pour les patients qui répondent aux divers critères d’éligibilité, ces derniers vous seront également présentés lors de votre consultation médicale.